Biocarburant Des agriculteurs de Maine-et-Loire vont faire tourner leur moteurs au colza

Réunis au sein d'une Cuma (coopérative d'utilisation de matériel agricole), ils ont investi dans une presse à huile, actuellement en fin de construction, qui devrait produire 250.000 litres d'huile de tournesol ou de colza par an, utilisable pure ou mélangée à du gazole. "L'huile pressée est impropre à la consommation, il faut la filtrer. Le filtre de la machine a été réglé à 1 micron, ce qui permet d'obtenir une huile de grande qualité.

Ensuite, il y a ceux qui pensent qu'il faut modifier le moteur pour l'utiliser et ceux qui pensent qu'il faut l'adapter, via un kit de carburation par exemple. Les deux sont possibles", explique Sébastien Barbereau, technicien à la chambre d'agriculture de Maine-et-Loire.

Le projet a représenté un investissement de 100.000 euros soutenu à hauteur de 67% par différents partenaires, dont le Conseil Général, l'Union européenne, une syndicat de pays, et des groupes privés.

Amortissement de la machine compris, le prix de revient au litre est estimé par les agriculteurs de 0,32 à 0,42 euros. Aujourd'hui, le prix du gazole à l'entrée de l'exploitation varie entre 0,55 et 0,60 euros, mais il pourrait encore augmenter. Pour une consommation moyenne de 10 à 12.000 litres par an, l'économie potentielle n'est pas négligeable, quel que soit le mélange réalisé par l'agriculteur, souligne-t-on à la chambre d'agriculture.

La machine, adaptée à une utilisation mobile pour circuler entre les différentes fermes partenaires du projet, permettra également de produire avec les restes de la plante des tourteaux de colza ou de tournesol, qui devraient servir à l'alimentation du bétail.

La chambre d'agriculture de Maine-et-Loire mène depuis juillet des essais sur l'utilisation de tourteaux de colza dans l'alimentation des vaches laitières, dont les résultats apparaissent déjà comme "très encourageants" en terme de qualité de lait et de richesse protéique, selon les responsables.